Coluche par Josiane Balasko :
C'est
l'histoire d'un mec qui pouvait pas sacquer les chats et qui avait ouvert une
cantine sur une terrasse à l'intention de tous les greffiers du quartier.
Un mec qui supportait pas les chiens et qui avait fait poser un tapis de trente
mètres de long pour que Arthur, le petit bull qui ressemble à Marty Feldmann
ne s'abîme pas ses papattes sur le gravier de l'allée. Un mec qui avait du mal
à encadrer les mômes et qui faisait des parties acharnées au baby-foot avec
les siens, de mômes.
Il avait acheté une grande baraque à la campagne pour que tous les gamins de
ses amis puissent avoir leur colo, l'été.
C'est l'histoire d'un dur, pas sentimental pour deux sous et qui s'était fait
tatouer un petit coquelicot mon âme, juste à la place du cœur. Le coquelicot
c'était la fleur préférée de la femme qu'il aimait. Il avait réussit à
faire du mot enfoiré un mot de passe, un mot gentil. Nous avions discuté un
soir d'un équivalent féminin.
Nous étions tombé d'accord sur le mot "pouffe".
Alors c'est une pouffe qui t'écrit ce petit mot de billet en forme de préface.
Maintenant que t'es mort, Michel, on est en train doucement de t'auréoler.
On disserte, on explique, on découvre.
Ça c'est de la littérature.
Faut la laisser aux littérateurs.
Il vaut mieux regarder les images.
Tu es le type qui me fait le plus rire Michel même aujourd'hui et surtout
aujourd'hui où les occasions de rires risquent de devenir rares, si on n'y fait
pas gaffe.
Et ne crois pas que je suis en train de te faire une séance de cirage de pompes
en règles.
Parce que faut bien l'avouer, qu'est ce qu'on a pu s'engueuler tous les deux. Et
je m'excuse, parfois tu avais tort. Mais tu as toujours eu le dernier mot.
Aujourd'hui plus que jamais.
P.S.: Isis, ma chienne
en forme d'Océdar qu'une fille de l'équipe de Ginette Lacaze m'avait donnée,
en a profité pour claquer. Mon mari m'a dit : Michel devait avoir besoin d'un
chien là-haut mais je te préviens c'est pas un cadeau cette chienne. Gentille
certes, mais elle te ruine une moquette en moins de deux, et je te raconte pas
l'odeur !
A un de ces quatre, Mimi.
Josiane Balasko